devant le siège du Centre International pour la Recherche sur le Cancer, 25 avenue Tony Garnier, métro Stade de Gerland

"APPEL A MOBILISATION CONTRE LE GLYPHOSATE

Ça y est. Le glyphosate est réhomologué pour 10 ans au sein de l’Union Européenne. Une décision incompréhensible au vu des faits qui se succèdent depuis plusieurs années. C’est le choix unilatéral de la commission européenne après que le vote du parlement n’a pas dégagé de majorité. La France tient sa part de responsabilité, s’étant abstenue, alors qu’elle est censée être fer de lance de la lutte contre le glyphosate depuis que Macron, en 2017 annonçait son interdiction sous 3 ans.

Un scandale démocratique, alors que le CIRC considère le glyphosate comme cancérigène probable depuis 2015, alors que les citoyens étaient plus d’un million à demander l’interdiction de la molécule grâce à une Initiative Citoyenne Européenne en 2017, plus d’1,5 million en France à signer la pétition de Nous Voulons des Coquelicots pour la fin des pesticides de synthèse. Que les Monsanto Papers nous ont bien montré que les agences en charge d’homologuer les produits copient-collent les études biaisées des industriels. Que la campagne menée sur les pesticides dans nos urines a démontré leur omniprésence. Enfin, que l’étude réalisée par Secrets Toxiques a bien démontrée que les agences ne s’intéressent qu’au principe actif d’un produit et n’intègrent pas les co-formulants, qui rende les produits 10, 100 voir 1000 fois plus toxics qu’annoncés.

Rappelons que Paul François a fait condamner définitivement Monsanto en 2020, et que l’Inserm trouve un lien entre glyphosate et syndrome non hodgkinien en 2021. Que le fonds d’indemnisation des victimes de pesticides reconnaît un lien entre exposition prénatale au glyphosate et malformation en 2022. Que les procès contre Bayer se succèdent aux USA, le dernier en date condamnant Bayer à payer 1,3 milliards de dollars de dommage et intérêt à 3 requérants et que le cours en bourse de la firme s’est effondré la semaine dernière quand il lui reste 40 000 procès aux États-Unis…

Récemment, un sondage évoquait 70 % des français contre la réhomologation du glyphosate (61 % pour l’UE) et plus de 500 000 citoyens et 30 associations et ONG se sont mobilisé.es pour demander à Macron de se positionner contre le glyphosate lors du vote de novembre. Les différents fronts juridiques, scientifiques, associatifs, citoyens, rivalisant d’originalité et de poésie n’auront pas suffi. Malgré les difficultés de Bayer Monsanto, le lobbying de ses alliés continue de fonctionner, semant la zizanie en France et au sein des institutions européennes.

À quoi s’attendent les « décideurs » ? Qu’après des dizaines d’années de lutte, nous nous avouions vaincus ? Qu’on se dise « Et zut, on reviendra dans 10 ans ».

Oui, mais non. Parce que des personnes meurent des pesticides de synthèse, que d’autres en sont malades, que notre modèle agricole en est également malade et que tant que le glyphosate sera homologué, nous devrons nous battre pour qu’un plan de sortie du glyphosate soit annoncée. De réelles solutions doivent être mises en place pour rendre la paysannerie attractive au moment où 50% des exploitants partiront à la retraite dans les 5 prochaines années. Il est urgent de permettre à des centaines de milliers de jeunes de participer à la reconstruction du modèle agricole en facilitant leur installation dans des fermes à taille humaines. Nous appelons par ailleurs le gouvernement à ne pas s’empêtrer dans l’autorisation de nouveaux OGM, car si l’information est passée inaperçue dans la plupart des médias français, nous ne sommes pas dupes, la dérégulation a déjà commencé. Enfin il faut permettre aux agriculteurs, dont 25 % vie sous le seuil de pauvreté, de ne plus d’endetter pour survivre à la concurrence acharnée de pays situés à l’autre bout du monde, aux marges de la grande distribution ainsi qu’au monopole des coopératives.

Pour toutes ces raisons et avant de repartir en lutte contre tous les pesticides de synthèse, nous appelons à amplifier le soutien en faveur des camarades d’outre-mer souillés par le chlordécone ainsi qu’aux victimes du DDT, de l’Atrazine, du glyphosate des métabolites et autres SDHI. Pour la vie dans son ensemble qui disparaît, à l’image des silences printaniers de plus en plus prégnants, nous, simples citoyens Lyonnais et d’ailleurs, appelons à une soupe populaire, le 8 décembre prochain, dès 12h devant le siège du Centre International pour la Recherche sur le Cancer, 25 avenue Tony Garnier, à Lyon. Celui-ci a fait sa part, et ses conclusions auront été méprisées par les gouvernements et agences réglementaires. Ce banquet festif sera l’occasion de l’acclamer une dernière fois avant de repartir en lutte contre le monde de Bayer- Monsanto.

Toute initiative est la bienvenue pour montrer que la lutte contre les pesticides n’est pas près de s’arrêter et s’amplifiera si l’Etat ne fait rien pour protéger les citoyens de l’offensive des lobbys de l’agrochimie."

Premiers signataires : Association Eiseinia, Les faucheurs volontaires d’OGM, Nous Voulons des Coquelicots Lyon, Comité local des Soulèvements de la Terre Lyon, Comité local des Soulèvements de la Terre de l’Ouest Lyonnais